Le Château

Le Château du Bourg

 

Le nom de ce château est mentionné pour la première fois en 925, à l’occasion d’un jugement de Dieu sous la forme « Nogastrum castrum », c’est-à-dire « le château appelé Nogastrum », Nogastrum venant soit de Nocastrum (le nouveau château) soit, plus probablement de Nucastrum (le château des noyers sauvages).

Ce jugement de Dieu eut lieu dans le château de Nouâtre, à la suite d’un conflit entre les curés d’Antogny-le-Tillac et de Pussigny à propos des dîmes de Faye-la-Vineuse ; l’épreuve consistait à parcourir 9 pieds (soit 3 mètres environ) en tenant dans la main un fer rougi au feu. Le plaignant : le curé d’Antogny, désigna un champion qui observa les consignes puis fut enfermé trois jours dans un cachot du château ; on constata ensuite que l’homme n’avait aucune trace de brûlure et le curé d’Antogny fut déclaré le légitime propriétaire des dîmes contestées ! Il faut espérer qu’il récompensa en conséquence celui qui l’avait remplacé dans cette ordalie ou jugement de Dieu !

Ce premier ( ?) château était une motte castrale c’est-à-dire une butte circulaire formée grâce à la terre apportée par le creusement d’un fossé servant de douve (actuellement le Biez) et surmontée d’un édifice fortifié, en bois.

Le premier seigneur connu est Guennon de Nouâtre, cité comme seigneur de Nouâtre dans les Chroniques des comtes d’Anjou ; ses successeurs furent son fils Marric de Nouâtre (mort vers 1025), cité dans la charte 36 du cartulaire de Marmoutier, puis Malran, fils de Marric, et frère Archambault le Long, seigneur du Château de la Motte..

 

Un « nouveau château » fut édifié en pierre, par Foulques Nerra au 11ème siècle et utilisé tel quel jusqu’au 15ème siècle, époque où il fut en grande partie reconstruit par Jean d’Estouteville puis par Jean du Fou, seigneur de Montbazon, Sainte-Maure et Nouâtre.

Outre le château, le système défensif de Nouâtre comprenait un donjon, qui se trouvait à la pointe du triangle formé par les douves, sur une motte encore bien visible au 19ème siècle mais qui a été détruite et utilisée pour rehausser la route lors de la construction du premier pont en 1932 ainsi qu’un autre fort, sur la rive gauche de la Vienne : le château de la Motte (actuellement sur la commune de Marcilly-sur-Vienne).

L’ensemble était protégé par des douves alimentées par un cours d’eau qui fut divisé pour protéger le donjon et par des fortifications ; l’entrée des fortifications était défendue par un fortin, lui-même entouré de douves et de murs, situé à la Pierre du Faon. L’ensemble des fortifications englobait l’église, des basses-cours, des logements, des granges, un moulin banal, etc.

Le château lui-même comprenait, aux angles des murailles, cinq grosses tours circulaires, dont trois subsistent ; son entrée, protégée par deux tours plus petites, était sur le mur sud, perpendiculaire à la Vienne ; un pont-levis, dont il reste quelques traces, permettait d’y accéder ; à l’intérieur du château (transformé en jardin), il ne reste qu’un puits, qui aboutissait dans une citerne, vaste salle voutée, dans laquelle on peut maintenant entrer grâce à une ouverture située sous l’ancien pont-levis et grossièrement percée, sans doute au moment de la construction d’une maison édifiée au début du 20ème siècle contre et sur le château ainsi que des traces de constructions non identifiées à ce jour.

Après la Révolution, le château fut vendu comme bien national à un certain Pierre Jahan « ci-devant employé dans les gabelles ». Un propriétaire suivant, celui qui fit construire la maison, s’en servit comme carrière et vendit les pierres de taille formant la muraille, qui servirent à la construction de plusieurs maisons de la région.

Les propriétaires actuels de la maison et du château ont signé en 2018 avec la municipalité un bail emphytéotique, qui devrait permettre la protection et la consolidation des murs ainsi que la réalisation d’un parcours touristique autour de ce témoignage du moyen-âge.